⮞ Laurent Mauduit - « La Caste. Enquête sur cette Haute fonction publique qui a pris le pouvoir »- 2018
En vingt ans s'est constituée en France une véritable oligarchie vertébrée notamment par l'Inspection des finances. Fonctionnant comme une caste, cette oligarchie capitaliste s'est installée pour durer, en occupant les postes clés de l'État, pour imposer ses vues et ses réformes néolibérales. Quelle est la vraie nature de ce pouvoir dont Emmanuel Macron est l'étendard ? Histoire de la trahison des élites publiques françaises.
L'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron n'est pas seulement la conséquence d'un séisme historique, qui a vu l'implosion du Parti socialiste et du parti Les Républicains. C'est aussi l'aboutissement de l'histoire longue de la haute fonction publique, qui a cessé de défendre l'intérêt général pour se battre en faveur de ses seuls intérêts.
Pour comprendre cette sécession des élites publiques et décrypter les débuts du nouveau quinquennat, il faut savoir comment la caste a d'abord réalisé, grâce aux privatisations, un hold-up à son profit sur une bonne partie du CAC 40 ; puis comment, par le jeu des pantouflages ou de rétropantouflages, elle est parvenue à privatiser quelques-uns des postes clés de la République jusqu'à porter l'un des siens au sommet de l'Etat.
C'est cette enquête que La Caste s'applique à mener, en dressant l'état des lieux du système oligarchique français ; en se plongeant dans les combats engagés par les défenseurs de la République – en 1848, en 1936 ou encore en 1945 –, pour que celle-ci dispose enfin d'une haute fonction publique conforme à ses valeurs.
Laurent Mauduit : La Caste, cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir
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⮞ Catherine Le Gall et Denis Robert - « Les Prédateurs, des milliardaires contre les états » - 2018
Les dessous scandaleux de la crise financière : décryptage et révélations
Avec cette enquête minutieuse sur deux champions du capitalisme financier, Catherine Le Gall et Denis Robert pensent tenir des spécimens exemplaires de milliardaires. Albert Frère et Paul Desmarais ont des profils semblables et ont hérité d'entreprises familiales qui ne valaient pas un clou, mais en bons libéraux, investissant dans les meilleurs juristes, associés aux plus grosses banques d'affaires, travaillant autant en France qu'en Afrique ou en Amérique du sud, ils ont bâti leur immense fortune en partie sur le dos des États. Il devait y avoir un secret de fabrication pour s'enrichir autant et aussi vite...
Nos deux journalistes pensaient que s'ils parvenaient à décrypter le jeu de ces prédateurs, ils pourraient aider la communauté des hommes à s'en défendre.
C'est le challenge réussi de ce récit haletant comme un thriller, et pourtant bien réel...
Milliardaires prédateurs VS services publics : l'exemple de GDF.
⮞ Domenico Moro - « Le carcan de l'euro, pourquoi en sortir est internationaliste et de gauche » - 2018
Les traités européens et l’euro ont réduit la démocratie à la simple ratification des décisions d’institutions supranationales qui n’ont été élues par personne. L’intégration économique et monétaire européenne a fait exactement le contraire de ce qu’elle avait promis : elle a accentué les écarts économiques et les écarts de pouvoir entre les pays européens et les inégalités à l’intérieur de ceux-ci. Avec l‘euro, le chômage et la pauvreté, le nationalisme et la xénophobie se sont massivement répandus en Europe pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Quitter l’euro serait-il un retour anachronique au nationalisme ou une étape nécessaire pour reconstruire une véritable solidarité entre les travailleurs européens ? L’État national est-il un atout à reléguer au musée de l’histoire ou le contexte dans lequel la démocratie et les droits du travail peuvent être mieux défendus ?
Le but de ce livre est de répondre à ces questions. Pour ce faire, l’auteur retrace les raisons du scepticisme à l’égard de l’État national et de la diffusion du cosmopolitisme et de l’européisme, démontrant comment la construction européenne est née et conçue en opposition aux intérêts populaires. Les traités européens et l’euro sont placés sur une trajectoire de collision avec les Constitutions anti-fascistes et les droits démocratiques et sociaux garantis par plus de deux siècles d’histoire et de luttes qui se sont concrétisés au sein de l’État national. Ce n’est donc pas un hasard si nous assistons au transfert de certains pouvoirs fondamentaux de l’État national à des organes supranationaux. La question est donc moins d’affirmer la souveraineté nationale que de défendre et d’élargir la souveraineté populaire et démocratique, pour contrer le projet des élites économiques et politiques des nouvelles démocraties oligarchiques.
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⮞ Coralie Delaume - « Le couple franco-allemand n'existe pas, comment l'Europe est devenue allemande et pourquoi cela ne durera pas »- 2018
En France, on se prévaut d'appartenir à un " couple franco-allemand " qui serait la locomotive de l'Europe. On sous-entend ainsi que les deux pays sont à égalité au sein de l'Union européenne et qu'ils la conduisent main dans la main. Pourtant, cela n'a jamais été vrai !
Si l'Europe a d'abord été française, pendant les périodes gaulliste et post-gaulliste, elle est désormais allemande. La réunification, l'erreur historique qu'a représenté l'introduction de l'euro, les élargissements à l'Est après la chute du mur de Berlin, ont signé l'avènement d'une sorte de nouvel " Empire central " piloté depuis Berlin.
La République fédérale l'a-t-elle voulu ? Probablement pas, ou pas de manière si nette. L'Allemagne demeure un " hégémon réticent " et se fait même chaque jour plus " souverainiste ". Mais les structures de l'Union européenne telles qu'elles existent entraînent une consolidation paradoxale de son poids chaque fois qu'elle agit dans le sens de l'affirmation ou de la préservation de ses intérêts nationaux. Or c'est ce qu'elle fait de manière systématique désormais, à l'exact inverse de la France, qui s'inscrit davantage dans une perspective post-nationale.
Loin de former un couple avec l'Allemagne, notre pays est aujourd'hui à sa remorque. Une situation qui n'est pas pour déplaire aux élites complaisantes qui le gouvernent, et utilisent l'argument allemand pour faire régner en France un certain ordre.
Alors, quel avenir pour l'Europe, à l'heure où la France européiste d'Emmanuel Macron fait face au retour des nations, en Allemagne comme ailleurs ? Un essai corrosif – et salutaire – sur l'amitié tourmentée des deux principaux partenaires de l'Union européenne.
Le couple franco-allemand n'existe pas [Coralie Delaume]
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⮞ Coralie Delaume et David Cayla - « La fin de l'union européenne » - 2017
L’Union européenne est morte, mais elle ne le sait pas encore !
Elle est morte du rejet de ses peuples qui manifestent en toute occasion, notamment lors de référendums, une répulsion sans réserve et une défiance sans retour. Certains ont même osé faire le grand saut et tenter la sortie, à l’instar des Britanniques au printemps 2016 !
Elle est morte de son inaptitude à régler ses problèmes internes autrement que par de brutaux outkases ou par des simulacres de négociations tenant lieu de sommets, où les pays les plus forts finissent par imposer leurs vues, et où l’unique option qui s’offre aux plus fragiles est celle d’une humiliante reddition, comme on l’a vu en Grèce à l’été 2015.
Elle est morte de l’échec spectaculaire de son modèle économique, échec conjoint du Marché unique et de l’euro. Chômage et précarité gangrènent les nations les plus faibles, pendant que la financiarisation de l’économie travaille à siphonner la richesse des pays demeurés prospères.
Elle est morte, enfin, de son illégitimité démocratique, de ses fondations juridiques baroques, de ses traités qui ont remplacé la souveraineté populaire par une technostructure sans vision.
Les élites du continent européen se sont perdues. Incapables de penser ni l’autrement ni l’après, elles sont aujourd’hui dans une impasse idéologique et politique dont il est temps de sortir. L’avènement de l’UE n’a pas amené la reposante « fin de l’Histoire » promise. Accepter de dresser enfin son acte de décès peut être l’occasion, en revanche, d’une heureuse renaissance des pays qui la composent.
Coralie Delaume & David Cayla, L’Union européenne est déjà morte !
La fin de l'Union Européenne ? Débat sur France Culture
Utile pour prendre conscience de la concentration des capitaux dans le monde des médias, et pour comprendre la censure et l'autocensure qui en découle.
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⮞ Annie Lacroix-Riz, « Aux origine du carcan européen (1900-1960) : La France sous influence allemande et américaine », deuxième édition mise à jour, Le Temps des Cerises éditions delga, juin 2016.
Annie Lacroix-Riz est une historienne qui procède directement à partir des sources documentaires et non en réanalysant des travaux historiques précédent.
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⮞ Samir Amin - « Le Virus libérale, la guerre permanente et l’américanisation du monde » - 2003
Dans cet essai, l’économiste démontre pourquoi les États-Unis ont besoin d’imposer au reste du monde une guerre permanente. L’auteur ne se limite pas aux aspects économiques. Il se livre à une analyse stimulante de l’idéologie dominante aux États-Unis, et notamment de ce mélange particulier d’un protestantisme apocalyptique et de communautarismes à base raciste. Enfin, il propose des pistes pour une résistance à l’hégémonisme états-unien, montrant en particulier le rôle que peuvent jouer les pays du Tiers-monde : ainsi que les pays européens.
Samir Amin est décédé récemment
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Samir Amin raconte Samir Amin (1/2)
Samir Amin raconte Samir Amin (2/2)
Au congrès du bicentenaire du marxisme, avec l'économiste Samir Amin
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⮞ Emmanuel Todd - « Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse » - 2015
Il est utile de relire cette étude remarquable en n'étant pas sous l'emprise hystérique du moment. Elle étudie la sociologie des manifestations organisées le 11 janvier 2015 avec le slogan "Je suis Charlie". La pression médiatique et politique était telle à l'époque, qu'aucune critique dissonante, n'allant pas dans le sens du pouvoir politique en place, ne pouvait être entendue. Emmanuel Todd, sous le harcèlement féroce et constant de ses détracteurs médiatiques, en est même tombé malade. Néanmoins son étude est tout-à-fait objective et intéressante, dévoilant des mécanismes de créations des idéologies dans notre société, et constitue un exploit en tant qu'analyse pertinente d'un fait de société établie juste seulement 4 mois après.