La première partie de la vidéo intitulée "Conférence conclusive" sur la chaîne "amisdelaliberte", postée le 24 décembre 2023, commence par une introduction où le conférencier mentionne avoir été récemment malade à cause du COVID-19. Il informe ensuite que la séance de synthèse prévue la semaine précédente a été reportée au 24 janvier et encourage les participants à faire des propositions pour la suite du séminaire.

Le conférencier passe ensuite à un sujet concernant Walter Eucken, le chef de file de l'école de Fribourg et de l'ordolibéralisme. Il clarifie une question posée lors d'une précédente conférence sur le fait que Eucken soit décédé à Londres, où il était en déplacement pour donner une série de conférences à la London School of Economics. Eucken est mort d'une crise cardiaque pendant son séjour à Londres.

Le conférencier aborde ensuite le thème principal de la conférence : l'effort de redéfinition du néolibéralisme depuis les années 1920. Il rappelle plusieurs moments clés, comme le débat Lipman-Dewey des années 1920, le colloque Lippmann de 1938, l'ordolibéralisme des années 1930 et d'après-guerre, et les travaux de Friedrich Hayek. Il souligne que ces travaux ont un fil conducteur commun : la remise en question des institutions démocratiques. Cette thématique est apparue de manière récurrente dans leurs conférences.

Le conférencier se propose de rappeler les grandes initiatives politiques qui ont marqué le demi-siècle en matière de démocratie. Il prévoit de faire le lien entre ces initiatives et les sujets abordés lors des précédentes conférences. La seconde partie de la conférence, qu'il introduit mais ne développe pas dans ce segment, sera consacrée à une présentation synthétique du discours néolibéral.

Le conférencier aborde l'offensive pratique contre la démocratie, qu'il situe dans les années 1970. Il explique que cette période est marquée par des contradictions importantes dans le capitalisme, notamment une baisse de la profitabilité du capital dans les économies occidentales. Il souligne que cette baisse de profitabilité n'a jamais vraiment été inversée depuis, et que si elle semble moins évidente, c'est en partie dû à la financiarisation de l'économie, où l'argent est davantage généré dans le secteur financier que dans la production.

Le conférencier discute ensuite du concept de taux de profit, expliquant qu'il s'agit d'un taux moyen théorique, régulé par le prix de production au sein des différentes branches industrielles. Il précise que ce mécanisme permet d'équilibrer les taux de profit entre les entreprises, qui ne peuvent pas fonctionner avec des taux de profit individuels en raison des différences dans la composition organique du capital (rapport entre capital vivant, comme la force de travail, et capital mort, comme les machines et bâtiments).

Il fait une distinction entre le monde financier, représenté par exemple par les fonds de pension, et le monde de la production. Dans le secteur financier, les rendements exigés peuvent être arbitrairement élevés, parfois atteignant des taux à deux chiffres. En revanche, dans le secteur de la production, les taux de profit sont plus régulés et dépendent de facteurs techniques et des prix de production par branche.

Le conférencier mentionne également l'impact des exigences de rentabilité élevées des fonds de pension sur les entreprises, qui peuvent conduire à des licenciements et à d'autres mesures drastiques. Il conclut cette partie en faisant référence à l'ouvrage "Le Profit Déchiffré" de Christophe Darmangeat, qui explique en détail ces concepts de prix de production et de taux de profit.

Le conférencier continue à discuter des changements économiques et politiques survenus dans les années 1970. Il souligne que, en plus de la baisse de la profitabilité dans la production, il y a eu un déplacement vers la spéculation sur les marchés financiers. Cela a conduit à une série de crises, dont la crise financière de 2008, qui a failli entraîner une dépression comparable à celle de 1929.

Il explique ensuite que, dans les années 1970, les dirigeants des pays occidentaux, se sentant confiants dans la victoire sur le bloc de l'Est, ont commencé à remettre en question le compromis fordiste. Ce compromis, qui avait été mis en place pour rendre les pays occidentaux attractifs face aux masses populaires et éviter l'attrait du communisme, n'était plus jugé nécessaire. Cela a ouvert la voie à l'application du néolibéralisme, sujet étudié dans les conférences précédentes.

Le conférencier mentionne l'ouvrage "La Société Ingouvernable" de Patrick Chamaillou, qui décrit la tendance à restreindre les marges de manœuvre du pouvoir gouvernemental en matière sociale et économique. Il parle de la constitution proposée par Friedrich Hayek, qui prévoyait des prérogatives réduites pour l'État et une manière de fonctionner des institutions limitant drastiquement l'intervention de l'État.

Il aborde également le changement dans la gestion de la dette publique en France, passant de la Banque de France au marché, ce qui a permis d'exercer une pression constante sur les politiques budgétaires. Cette modification, selon lui, a été rendue possible par une loi de l'État, qui a ainsi créé des difficultés pour lui-même dans les décennies suivantes, favorisant les intérêts du secteur privé.

Le conférencier se concentre sur la réduction des marges de manœuvre de l'État dans divers secteurs, notamment l'industrie alimentaire et pharmaceutique. Il critique l'approche de l'autocontrôle adoptée par les entreprises, où elles sont chargées de s'autoréguler, ce qui, selon lui, conduit souvent à des manquements en matière de sécurité et de qualité. Il cite l'exemple de l'industrie alimentaire, où l'autocontrôle a remplacé la régulation étatique, et mentionne également le rôle des normes NF (normes françaises), qui étaient autrefois édictées par l'État mais sont maintenant définies par un organisme privé financé par les entreprises.

Le conférencier aborde ensuite la question de la dette publique en France, soulignant que la décision de transférer la gestion de la dette de la Banque de France au marché a eu un impact significatif, augmentant la pression sur les politiques budgétaires. Il explique que cette modification a été rendue possible par une loi de l'État, qui a ainsi créé des difficultés pour lui-même dans les décennies suivantes.

Il évoque également les critères de Maastricht et la construction européenne, suggérant que l'objectif de l'Union européenne est de centraliser une série de sujets sociaux, économiques, politiques et financiers, et potentiellement éducatifs et militaires, au niveau européen. Selon lui, cela fait partie d'une stratégie néolibérale visant à réduire le rôle des États-nations.

Enfin, il mentionne le coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili comme un événement majeur, soulignant le rôle des Chicago Boys, un groupe d'économistes formés à l'Université de Chicago, qui étaient présents à Santiago pendant le coup d'État. Ils travaillaient sur "La Brique", un programme économique qui allait être mis en œuvre après le renversement du gouvernement de Salvador Allende.

Le conférencier continue d'explorer l'impact du néolibéralisme et les événements clés qui ont façonné sa montée en puissance.

  1. Chicago Boys et le Coup d'État au Chili (1973) : Il mentionne le rôle des Chicago Boys pendant le coup d'État de Pinochet au Chili en 1973. Ces économistes, formés à l'Université de Chicago, avaient préparé un programme économique (La Brique) aligné sur les idées de Milton Friedman.

  2. Prix Nobel d'Économie (1974, 1976) : Friedrich Hayek reçoit le prix Nobel d'économie en 1974, suivi de George Friedman en 1976. Le conférencier souligne l'importance de ces distinctions pour légitimer leurs idées dans le débat public.

  3. Rapport de la Commission Trilatérale (1975) : Il cite le rapport de la Commission Trilatérale de 1975, qui critique le "déferlement démocratique" et appelle à une réduction des mouvements sociaux et de l'État providence.

  4. Arrivée au pouvoir de Thatcher et Reagan (1979, 1981) : Margaret Thatcher et Ronald Reagan, figures emblématiques du néolibéralisme, arrivent au pouvoir au Royaume-Uni et aux États-Unis, respectivement.

  5. Traités et mouvements sociaux (1992-1995) : Le conférencier mentionne le traité de Maastricht de 1992 et ses critères de convergence, ainsi que le mouvement social de 1995 en France contre les réformes des retraites.

  6. Le Nouvel Esprit du Capitalisme (1999) : Il fait référence à l'ouvrage "Le Nouvel Esprit du Capitalisme" de Luc Boltanski et Ève Chiapello, qui analyse les transformations du système d'emploi depuis l'après-guerre.

  7. Attentats du 11 septembre 2001 : Il aborde les attentats du 11 septembre 2001, les considérant comme un tournant majeur. Il mentionne le "Projet pour un Nouveau Siècle Américain", un plan stratégique américain qui prévoyait une augmentation des dépenses militaires et la promotion de la libre entreprise.

  8. Mesures post-11 septembre : Le conférencier décrit les mesures prises par les États-Unis après les attentats, comme la création du Patriot Act, le ministère de la Sécurité Intérieure, et l'augmentation des dépenses militaires.

Il conclut cette partie en soulignant que ces mesures allaient bien au-delà d'une simple réponse aux attentats, suggérant une stratégie plus large pour renforcer le néolibéralisme et les intérêts américains.

Le conférencier continue d'analyser l'évolution du néolibéralisme et ses implications politiques et sociales :

  1. Utilisation des Catastrophes pour Réformes Néolibérales : Il évoque la stratégie consistant à utiliser des catastrophes, comme l'ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, pour mettre en place des réformes néolibérales. Il cite l'exemple de l'introduction des bons d'éducation par Milton Friedman à la Nouvelle-Orléans en 2005.

  2. COVID-19 comme Champ d'Expérimentation : Le conférencier mentionne que la pandémie de COVID-19 a servi de champ d'expérimentation pour des lois liberticides en France, passées rapidement et discrètement.

  3. Montée de l'Extrême Droite en France (2002) : Il aborde l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle en 2002, marquant le début d'une période où les scores du Front National (FN) ne cessent d'augmenter.

  4. Référendum sur le Traité Constitutionnel Européen (2005) : Il parle du référendum de 2005 en France, où le "non" l'emporte contre le Traité Constitutionnel Européen, mais est ensuite contourné par le Traité de Lisbonne en 2007.

  5. Présidence de François Hollande (2012) : Hollande est élu président en 2012, promettant de lutter contre la finance, mais finit par mettre en œuvre des réformes antisociales.

  6. Ralliement des Sociaux-Démocrates au Néolibéralisme : Le conférencier note que les partis sociaux-démocrates en Europe se sont progressivement ralliés au néolibéralisme, citant Tony Blair qui déclare en 2002 : "Nous sommes tous thatchériens maintenant".

  7. Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (2012) : Il mentionne ce traité, qualifié par Angela Merkel de "contraignant et éternel", visant à inscrire les critères de Maastricht dans les constitutions des pays membres.

  8. Mécanisme Européen de Stabilité (2012) : Il critique ce mécanisme, le considérant comme un moyen d'obliger les contribuables à renflouer les banques indéfiniment.

Le conférencier conclut cette partie en soulignant l'impact profond et durable de ces événements et politiques sur la société et la gouvernance, illustrant la manière dont le néolibéralisme a remodelé le paysage politique et économique en Europe et au-delà.

Le conférencier aborde plusieurs événements et tendances politiques marquants :

  1. Référendums et Démocratie : Il cite un article du journal Der Spiegel qui critique les référendums comme étant dangereux pour les démocraties modernes. Cette critique fait suite au référendum grec de 2015, où les électeurs ont rejeté à 61 % les propositions de la Troïka (UE, BCE, FMI) pour sortir de la crise de la dette publique grecque. Malgré ce rejet, les mesures d'austérité ont été votées par le Parlement grec.

  2. Élection de Macron (2017) : Le conférencier évoque l'élection d'Emmanuel Macron en France en 2017, qui a mené une campagne sur le thème "ni droite ni gauche". Il considère que Macron a intensifié le néolibéralisme autoritaire, posant des questions sur l'état de la démocratie.

  3. Situation en 2023 : Il mentionne que nous sommes en 2023 et fait référence à un événement majeur récent en France, sans donner de détails spécifiques, mais suggère que cela a des implications importantes pour la démocratie.

  4. Question sur les Comptes Bancaires et l'État : Une question est posée concernant la possibilité pour l'État de confisquer des fonds des comptes bancaires en cas de difficulté financière. Le conférencier mentionne l'exemple de Chypre, où cela s'est produit pour les comptes excédant 100 000 euros.

  5. Synthèse des Idées sur le Néolibéralisme : Le conférencier annonce qu'il va présenter une synthèse des idées discutées tout au long de la conférence, concernant le néolibéralisme et son impact sur la démocratie. Il prévoit de les résumer en une demi-douzaine de points clés.

Cette partie de la vidéo met en lumière les tensions entre les politiques néolibérales et la démocratie, ainsi que les défis posés par les réformes économiques et financières sur les structures démocratiques traditionnelles.

Le conférencier développe une analyse critique des idées et des discours néolibéraux, en se concentrant sur plusieurs concepts clés :

  1. La Grande Société : Il parle de la notion de "grande société" (the great society), qui symbolise une société globalisée, ouverte, mobile et agile. Il encourage à observer comment les politiciens et les médias utilisent des termes qui évoquent cette idée de grandeur et d'ouverture.

  2. Inadaptation des Individus : Le conférencier aborde la perception néolibérale selon laquelle les individus sont souvent vus comme inadaptés, incapables de s'adapter aux changements rapides de la société moderne. Il suggère de prêter attention à la façon dont les politiques et les médias dépeignent les gens comme étant réticents au changement et conservateurs.

  3. Rôle du Peuple et des Experts : Il discute de l'idée que le peuple est considéré comme incompétent pour prendre des décisions sur la direction de la société, et que ces décisions devraient plutôt être prises par des experts et des élites. Il mentionne le concept du "gouvernement des experts" et l'importance de la compétition, de l'ouverture et de l'égalité des chances.

  4. Pédagogie des Réformes : Le conférencier souligne l'importance de la "pédagogie des réformes", où les réformes sont expliquées et promues par les médias, souvent contrôlés par des milliardaires. Il note que lorsque la pédagogie échoue, la réponse peut être la répression ou la "matraque".

  5. L'Homme Économique (Omoconomicus) : Il aborde la prédominance de l'économie dans la grande société, où l'échange, le marché et la concurrence sont centraux. Cette société valorise l'homme économique (omoconomicus) au détriment de l'homme politique (omopoliticus), favorisant la gouvernance et le nouveau management public.

  6. Startup Nation et Nouveau Management Public : Il évoque l'idée de la France en tant que "startup nation", illustrant le passage à un nouveau type de gestion publique axée sur le management et l'efficacité.

Cette partie de la vidéo met en évidence la critique du conférencier sur la manière dont le néolibéralisme façonne la société, la politique et l'économie, en mettant l'accent sur l'expertise, l'efficacité et le marché au détriment de la participation démocratique et de la diversité des voix dans la société.

Le conférencier poursuit son analyse critique du néolibéralisme, en se concentrant sur plusieurs thèmes supplémentaires :

  1. Vertu Civique et Esprit d'Entreprise : Il parle du remplacement de la vertu civique par l'esprit d'entreprise et l'idée de l'individu comme entrepreneur de soi-même, responsable de sa propre destinée.

  2. Risque et Compétitivité : Le conférencier aborde la thématique du risque, de la compétitivité et de la maîtrise des coûts, en particulier le coût du travail. Il relie ces idées à des concepts tels que la cote de crédit, les gains et les pertes, le déficit budgétaire, et la gestion de la pénurie, aboutissant finalement à l'austérité.

  3. Démocratie et Grande Société : Il soutient que la démocratie n'est pas compatible avec la grande société, l'homme économique (omoconomicus), et les règles du jeu économique dans le contexte de la mondialisation. Il mentionne Wendy Brown, qui écrit que la rationalité politique néolibérale compromet l'idée démocratique.

  4. Nouveau Management Public : Le conférencier évoque le nouveau management public, où les valeurs démocratiques libérales sont remplacées par la gouvernance et le management. Il donne l'exemple de la suppression de lits d'hôpitaux en France en raison du manque d'infirmières, illustrant la logique du nouveau management.

  5. Alternative à l'Autogouvernance : Il souligne que si on renonce à l'autogouvernance, la seule alternative est d'être gouverné par d'autres. Il critique la manière dont le Parlement est traité et la multiplication des conseils de défense pendant la pandémie de COVID-19, qui se font au détriment des institutions démocratiques plus transparentes.

  6. Rôle de l'État : Enfin, il discute du rôle de l'État dans le contexte néolibéral, où il est attendu que l'État se mette au service de la grande société.

Cette partie de la vidéo met en lumière les préoccupations du conférencier quant à la manière dont le néolibéralisme affecte la démocratie, la gouvernance et le rôle de l'État, en favorisant des approches axées sur le marché et l'efficacité au détriment de la participation démocratique et de la responsabilité sociale.

Le conférencier aborde les attentes et les demandes contradictoires faites à l'État dans le contexte du néolibéralisme :

  1. L'État et l'Économie : Il est attendu que l'État s'occupe le moins possible de l'économie, restant à l'écart des entreprises et des marchés pour éviter d'être influencé par divers lobbies et groupes d'intérêt, y compris le peuple. Cette idée est illustrée par la phrase d'un homme politique des années 2000 : "L'État ne peut pas tout".

  2. L'État Gendarme : Paradoxalement, l'État est également demandé d'agir en tant qu'"État gendarme". Cela implique trois responsabilités principales :

  3. Cahier des Charges de l'État : Le conférencier souligne que cette dualité des rôles de l'État a souvent été un sujet de débat et de malentendu dans les discussions politiques, en particulier en ce qui concerne le libéralisme et le néolibéralisme.

  4. Référence à Carl Schmitt : Il cite Carl Schmitt, un juriste allemand, qui en 1932 a expliqué à un groupe de patrons allemands que pour libérer l'économie de l'intervention de l'État, il faudrait un État fort capable de museler les oppositions sociales et politiques. Cependant, cet État fort devrait s'arrêter à la porte des entreprises et des marchés.

Cette partie de la vidéo met en évidence les contradictions inhérentes au rôle de l'État dans une société néolibérale, où il est à la fois attendu de se retirer de l'économie tout en maintenant l'ordre et en imposant les règles du jeu économique.

Le conférencier explore les idées de Herman Heller en réponse à Carl Schmitt, mettant en lumière la complexité du rôle de l'État dans une société néolibérale :

  1. Autorité de l'État et Démocratie : Heller critique la conception autocratique de l'autorité politique, qui prétend s'appuyer uniquement sur elle-même. Il met en garde contre l'idée fausse qu'un pouvoir démocratique serait dépourvu d'autorité politique. L'erreur serait de voir la démocratie uniquement comme un défenseur des droits contre les abus de pouvoir, alors qu'elle devrait aussi disputer le terrain du pouvoir.

  2. Autorité Autocratique et Économie : Heller souligne que l'autorité autocratique ne cherche pas un pouvoir sans limite. Il conseille de ne pas se laisser tromper par l'image totalisante que projette un pouvoir autoritaire, mais plutôt d'être attentif à ses limites et disparités. Il pose la question de savoir envers qui cet État est autoritaire et avec qui il ne l'est pas.

  3. Rapport de l'État avec l'Ordre Économique : Heller observe que dès qu'il s'agit d'économie, l'État autoritaire renonce à son autorité, prônant la liberté économique. Cependant, cette liberté est à géométrie variable : l'État peut soutenir les grandes banques et industriels tout en démantelant la politique sociale.

  4. Asymétrie de l'État Fort-Faible : L'État est décrit comme fort contre les revendications démocratiques de redistribution sociale, mais faible dans sa relation au marché. Cette asymétrie est au cœur de la politique de classe du libéralisme autoritaire.

  5. Stratégie Fondamentale du Libéralisme Autoritaire : La stratégie se résume à désétatiser l'économie et à se retirer de la politique sociale, tout en étatisant de manière dictatoriale le champ politique.

Le conférencier conclut que ces idées, bien que formulées il y a 90 ans, sont toujours pertinentes aujourd'hui, illustrant l'asymétrie dans le traitement des puissants et des faibles par l'État. Il souligne la différence de traitement entre les riches qui peuvent négocier avec le fisc et les petits contribuables qui sont strictement poursuivis.

Dans cette partie de la vidéo, le conférencier réfléchit sur les implications globales du néolibéralisme et la situation politique actuelle :

  1. Contexte de la Conférence : Il rappelle que la décision de reprogrammer le séminaire sur le néolibéralisme contre la démocratie a été prise en réaction aux actions et déclarations de hauts fonctionnaires français, qu'il jugeait préoccupantes pour la démocratie.

  2. Situation Internationale et Néolibéralisme : Le conférencier discute des changements sur la scène internationale, notamment le rôle croissant de la Chine et les défis qu'elle pose au système occidental dominé par les États-Unis. Il mentionne les problèmes économiques et politiques aux États-Unis, y compris l'inflation et les tensions politiques internes.

  3. BRICS et Équilibre Mondial : Il évoque le projet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et l'entrée de l'Inde dans ce groupe, représentant une part significative de la population mondiale. Ces développements posent des défis au système mondial actuel.

  4. Guerre en Ukraine : La guerre en Ukraine est mentionnée comme un événement imprévu qui coûte cher aux pays impliqués.

  5. Chine en Tant que Contrepoids : Bien que la Chine soit vue comme un contrepoids aux États-Unis, le conférencier exprime des réserves quant à son rôle en tant que force stabilisatrice mondiale. Il note que la Chine collabore étroitement avec l'Occident et discute de la gouvernance capitaliste chinoise.

  6. Observations sur la Chine : Il partage des observations personnelles et des anecdotes sur la Chine, soulignant les investissements chinois en Afrique et en Amérique du Sud, et la gestion des ressources comme le lithium. Il mentionne également les améliorations sociales en Chine, comme la réduction de la pauvreté et de l'itinérance.

Cette partie de la vidéo offre une perspective sur la manière dont les dynamiques globales du néolibéralisme et les changements politiques et économiques mondiaux interagissent, avec un accent particulier sur le rôle de la Chine dans ce contexte.

Le conférencier aborde plusieurs sujets, notamment la situation internationale et les origines du néolibéralisme :

  1. Expériences en Chine et Comparaisons Internationales : Il partage des observations sur la Chine, notant les différences entre la Chine et d'autres pays asiatiques. Il décrit la Chine comme un capitalisme totalitaire qui redistribue la richesse à mesure qu'elle se développe, mais souligne également les inégalités et les défis sociaux.

  2. Influence de la Chine en Afrique : Le conférencier mentionne l'influence croissante de la Chine en Afrique et l'intérêt des étudiants chinois pour les études en France, en lien avec les ambitions chinoises en Afrique.

  3. Difficultés des États-Unis et Changements Globaux : Il discute des problèmes auxquels les États-Unis sont confrontés, notamment l'inflation et les tensions politiques, ainsi que des événements imprévus comme la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient.

  4. Capitalisme d'État en Chine : Le conférencier décrit la Chine comme un exemple de capitalisme d'État et aborde la complexité de gérer un pays aussi peuplé et diversifié.

  5. Comparaison avec les Idées de François Guizot : Un participant à la conférence fait une observation sur les similitudes entre les idées néolibérales et celles de François Guizot, un homme politique français du XIXe siècle, suggérant que les racines du néolibéralisme pourraient remonter à cette époque.

  6. Origines Historiques du Néolibéralisme : Le conférencier reconnaît qu'il aurait pu aborder les origines historiques du néolibéralisme plus en détail, mentionnant Herbert Spencer et le darwinisme social comme influences potentielles.

Cette partie de la vidéo offre une perspective sur la complexité des dynamiques politiques et économiques mondiales, en mettant en évidence les interconnexions entre les différents systèmes politiques et économiques et leurs implications historiques.

Le conférencier continue d'explorer les origines et les implications du néolibéralisme :

  1. Darwinisme Social et Herbert Spencer : Il discute de la manière dont Herbert Spencer a mal interprété les théories de Darwin en les appliquant de manière frauduleuse au domaine social, créant ainsi le darwinisme social. Le conférencier envisage de présenter les deux révolutions intellectuelles de Darwin et d'expliquer en quoi le darwinisme social est une arnaque.

  2. Influence de Psychologues Anglais : Il mentionne des psychologues anglais qui ont faussé les fondements de la psychologie différentielle en manipulant des données sur les études de jumeaux, visant à prouver l'hérédité de l'intelligence.

  3. Autres Figures Historiques : Le conférencier évoque d'autres figures importantes comme Auguste Comte, qui visait à être l'ingénieur du social, et Émile Durkheim, un monument de la sociologie.

  4. Conservatisme et Néolibéralisme : Il aborde la question de savoir si le conservatisme est le fondement du néolibéralisme, soulignant que la Révolution française était une révolution bourgeoise et que le capitalisme laisse parfois au peuple l'opportunité d'acquérir certaines choses.

  5. Développement du Capitalisme : Le conférencier discute du développement du capitalisme et de son impact sur la société, en particulier en relation avec les progrès techniques et les situations difficiles qu'ils peuvent engendrer.

Cette partie de la vidéo offre une perspective historique et critique sur le développement du néolibéralisme et ses racines dans le conservatisme, le darwinisme social, et les théories économiques et sociologiques du passé.

Le conférencier aborde plusieurs sujets liés au néolibéralisme et à la structure sociale :

  1. Capitalisme et Crises : Il souligne que le capitalisme ne peut pas évoluer sans crises et que ces crises affectent principalement le peuple.

  2. Conflits Identitaires et Nationalistes : Le conférencier discute de la montée des conflits identitaires, nationalistes et religieux, qui deviennent de plus en plus violents tant au sein des sociétés que dans les relations internationales. Il mentionne que cela va à l'encontre de la globalisation.

  3. Changement dans la Production et les Classes Sociales : Il parle de la modification profonde de la façon de produire due à la cyber révolution et à la numérisation, entraînant un changement dans la composition des classes sociales. Il donne l'exemple de LVMH, où la production est axée sur des produits à haute valeur ajoutée nécessitant une main-d'œuvre qualifiée.

  4. Élections à EDF et Changement de Classe : Le conférencier mentionne les récentes élections à EDF, où la CGT a été battue par la CGC, reflétant un changement dans la composition des travailleurs, avec moins d'ouvriers et plus de cadres et d'ingénieurs.

  5. Persistance des Classes Sociales : Il résiste à l'idée de la disparition des classes sociales, affirmant que les classes existent toujours mais ont évolué. Il souligne que les travailleurs intellectuels d'aujourd'hui sont la nouvelle classe ouvrière.

  6. Capitalisme, Identité et Religion : Le conférencier critique la manière dont le capitalisme utilise des sujets comme l'identité et la religion pour détourner l'attention des luttes de classe. Il mentionne le Rassemblement National (RN) en France comme exemple de cette stratégie.

Cette partie de la vidéo offre une analyse critique de la manière dont les structures sociales et les classes ont évolué dans le contexte du capitalisme moderne et du néolibéralisme, tout en soulignant la persistance des inégalités et des luttes de classe.

Le conférencier continue à discuter des dynamiques de classe et des changements sociaux dans le contexte du néolibéralisme :

  1. Nouvelles Technologies et Marché du Travail : Il reconnaît que les nouvelles technologies et le marché du travail ont modifié la configuration des classes sociales, mais maintient que la lutte des classes reste pertinente.

  2. Disparition de la Formation Militante : Il note que les partis, en particulier les partis communistes, ne forment plus les militants pour la lutte des classes, ce qui a contribué à l'affaiblissement de cette notion.

  3. Classe Moyenne et Problèmes Actuels : Le conférencier exprime des réserves sur la notion de classe moyenne, la considérant comme un concept utilisé pour détourner l'attention des pérennités des classes sociales. Il souligne que les problèmes actuels, tels que la discrimination, doivent être intégrés dans le discours sur les classes sociales.

  4. Définition du Prolétaire : Il revient à la définition marxienne du prolétaire comme individu ne possédant rien d'autre que sa force de travail et aborde la question de l'aliénation dans le discours social.

  5. Discrimination et Problèmes de Classe : Le conférencier reconnaît que les problèmes de discrimination doivent être pris en compte en plus des luttes de classe, notamment en ce qui concerne les femmes et d'autres groupes marginalisés.

  6. Difficultés des Couches Moyennes : Il mentionne les difficultés croissantes rencontrées par les couches moyennes, en particulier en matière de logement, et la contradiction capitaliste où les employeurs peinent à trouver des travailleurs en raison de problèmes de logement.

Cette partie de la vidéo met en lumière la complexité des luttes sociales et économiques dans le monde moderne, en insistant sur la nécessité de reconnaître à la fois les luttes de classe traditionnelles et les problèmes contemporains de discrimination et d'inégalité.

Le conférencier aborde plusieurs sujets liés à la lutte des classes, la conscience de classe, et les projets futurs du séminaire :

  1. Retard des Partis Progressistes : Il critique les partis progressistes pour ne pas avoir une analyse suffisamment approfondie de la lutte des classes et de la situation actuelle.

  2. Conscience de Classe et Conflits Identitaires : Le conférencier discute de la manière dont la conscience de classe est influencée par d'autres éléments de conflictualité, tels que la race, la religion et le nationalisme. Il suggère que ces éléments peuvent parfois prendre le dessus sur la conscience de classe.

  3. Évolution des Classes Sociales : Il parle de l'évolution des classes sociales et de la manière dont les nouvelles technologies et le marché du travail ont modifié leur configuration.

  4. Projet du Séminaire : Le conférencier présente les projets futurs du séminaire, y compris les sujets qui seront abordés dans les années à venir. Il mentionne que l'année scolaire 2024-2025 se concentrera sur de nouveaux sujets, et en 2025-2026, le séminaire abordera la question du communisme et de l'échec du socialisme en Russie.

  5. Planification à Long Terme : Il souligne l'importance de la planification à long terme pour le séminaire et invite les participants à réfléchir sur ce qu'ils feront après juin 2026.

  6. Géopolitique et Guerre en Ukraine : Le conférencier mentionne qu'il envisage d'aborder la géopolitique et la guerre en Ukraine dans le module de l'année prochaine.

Cette partie de la vidéo met en évidence la réflexion continue du conférencier sur les dynamiques sociales et politiques actuelles, ainsi que son engagement à explorer ces sujets en profondeur dans les séminaires futurs.

Dans la conclusion de la vidéo, le conférencier présente le programme à venir pour son séminaire :

  1. Module sur le Travail : Un module consacré au travail débutera le 10 janvier et se poursuivra jusqu'au 20 mars. Ce module comprendra plusieurs conférences axées sur différents aspects du travail.

  2. Conférences sur l'Aliénation et la Servitude Volontaire : Après le module sur le travail, il y aura des conférences sur le thème de l'aliénation, y compris une sur "Le Discours de la Servitude Volontaire" de La Boétie le 27 mars, et une autre sur "La Forme Actuelle de la Servitude Volontaire" le 3 avril.

  3. Conception Matérialiste de l'Histoire et Idéologie : Les conférences se poursuivront avec des sujets tels que la conception matérialiste de l'histoire le 10 avril et l'idéologie le 17 avril.

  4. Le Fétichisme chez Marx : En mai, il y aura une série de conférences sur le fétichisme dans la pensée de Marx, prévues pour les 15, 22 et 29 mai.

  5. Vacances et Autres Événements : Le conférencier mentionne que toutes les vacances scolaires seront libres de conférences. Il y aura également une conférence organisée par les Amis de la Liberté le 8 février, avec la projection d'un film et un débat pour promouvoir le séminaire.

  6. Vœux pour les Fêtes : Le conférencier termine en souhaitant de bonnes fêtes aux participants.

Cette conclusion résume les plans futurs du conférencier pour son séminaire, mettant l'accent sur l'éducation et la discussion autour de thèmes sociaux, économiques et philosophiques importants.