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Le Cri des Peuples

Khamenei : les négociations avec les Etats-Unis sont nuisibles, l’Iran ne doit compter que sur sa force

Par lecridespeuples le 1 octobre 2025

Texte intégral du discours prononcé par l’imam Khamenei, Guide de la Révolution islamique, dans une allocution télévisée au peuple iranien, le 23 septembre 2025.

Source : english.khamenei.ir

Traduction : lecridespeuples.substack.com

  • Introduction

  • L'unité de la nation iranienne a été démontrée durant la guerre des 12 jours

  • La question de l'enrichissement de l'uranium, un prétexte pour neutraliser le développement scientifique et technologique de l'Iran

  • Les négociations avec les Etats-Unis mènent à une impasse totale, car Washington exige la soumission de l'Iran aux diktats impérialistes et sionistes

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Dieu, Seigneur des mondes. Que la paix et les bénédictions soient sur notre maître Muhammad, ainsi que sur sa noble descendance pure, en particulier sur le Vestige de Dieu sur terre (l'Imam Mahdi).

Je salue l’ensemble de la chère nation iranienne. J’ai jugé opportun de partager quelques mots avec notre cher peuple. Il y a deux ou trois thèmes que je souhaite développer.

  • Introduction

Avant de commencer, permettez-moi de vous féliciter pour l’arrivée du mois de Mehr (septième mois du calendrier persan). Mehr est le mois des leçons et de l’école, de la science et de l’université. C’est le mois qui marque le début du parcours de millions de jeunes, d’adolescents et d’enfants vers la connaissance et l’acquisition de compétences. Voilà la caractéristique essentielle du mois de Mehr. J’exhorte nos chers responsables — en particulier ceux du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement, du ministère des Sciences et du ministère de la Santé — à ne jamais perdre de vue la valeur et l’importance du talent de la jeunesse iranienne. Cette jeunesse a démontré ses capacités dans le domaine des sciences comme dans de nombreux autres aspects de la vie.

Permettez-moi de vous donner quelques chiffres. Lors de divers concours internationaux récents — malgré la guerre des 12 jours et toutes les difficultés qui l’ont accompagnée — nos étudiants ont remporté 40 médailles. Parmi elles, 11 étaient d’or. Ces résultats sont d’une grande importance et d’une grande valeur. À l’Olympiade internationale d’astronomie, ils se sont classés premiers au monde parmi tous les pays participants. Ils ont également obtenu d’excellents résultats dans d’autres disciplines. Vous pouvez aussi constater leurs succès dans le domaine sportif ces derniers temps : premiers en volley-ball, et maintenant en lutte. Voilà ce qu’est notre jeunesse. Dieu soit loué, elle possède un talent exceptionnel, et celui-ci doit être mis à profit.

Je crois qu’il est nécessaire, en ce jour anniversaire du martyre du grand moudjahid, le martyr Sayed Hassan Nasrallah, de nous souvenir de lui. Sayed Hassan Nasrallah fut un immense trésor pour le monde islamique — pas seulement pour les chiites ou pour le Liban. Il fut un trésor pour l’ensemble de la Oumma. Bien sûr, ce trésor n’a pas disparu. Il demeure. Lui n’est peut-être plus parmi nous, mais le trésor qu’il a créé subsiste. L’histoire du Hezbollah libanais se poursuit. Le Hezbollah ne doit pas être sous-estimé, et ce précieux héritage ne doit pas être négligé. C’est une richesse pour le Liban comme pour le reste du monde.

En ce qui concerne les thèmes que je souhaite aborder, ils sont au nombre de trois. Le premier est l’unité de la nation iranienne. Bien que beaucoup ait déjà été dit sur ce sujet, il y a un point particulier que je voudrais souligner. Le deuxième concerne la question de l’enrichissement de l’uranium. Étant donné que ce sujet est si souvent évoqué et répété, j’ai quelques précisions à apporter. Le troisième point a trait aux négociations avec les États-Unis. C’est une question sur laquelle de nombreux orateurs et auteurs ont exprimé des opinions diverses — certains favorables, d’autres opposés, certains avec des arguments, d’autres sans. Je souhaite également dire quelques mots à ce sujet, dans la mesure du possible.

  • L'unité de la nation iranienne a été démontrée durant la guerre des 12 jours

Concernant le premier sujet — l’unité de la nation iranienne — la première chose que je voudrais dire est que, durant la guerre des 12 jours, l’unité et la cohésion du peuple iranien ont réduit à néant les espoirs de l’ennemi. Dès les premiers jours, et jusqu’au milieu du conflit, l’ennemi a compris qu’il n’atteindrait pas ses objectifs. L’objectif de l’ennemi n’était pas de frapper nos commandants : ce n’était qu’un moyen. Il pensait qu’en ciblant les commandants militaires et certaines figures influentes du système, il pourrait déclencher des émeutes dans tout le pays, particulièrement à Téhéran. Il espérait que ses agents provoqueraient des troubles et le chaos, entraînant dans la rue des personnes influençables afin de créer un soulèvement populaire contre la République islamique. Tel était leur objectif.

Ainsi, leur véritable cible était la République islamique elle-même. Leur but était de perturber le système. Comme je l’ai déjà mentionné ailleurs, ils s’étaient même réunis pour établir des plans et concevoir une stratégie pour « l’après République islamique ». Ils cherchaient à provoquer une sédition, à attiser des divisions dans les rues, à lancer des factions rivales et à déraciner l’islam du pays. Tel était l’objectif de l’ennemi.

Eh bien, ils ont échoué dans la réalisation de cet objectif dès les toutes premières étapes. Les commandants [qui ont trouvé le martyre] furent remplacés presque immédiatement. Des successeurs furent désignés, et la structure, l’ordre et la discipline des forces armées demeurèrent intacts, avec la même puissance et un moral encore plus élevé.

Quant au peuple, qui était l’élément le plus décisif, il ne fut en rien influencé par ce que voulait l’ennemi. Des manifestations éclatèrent, les rues se remplirent. Mais ces protestations visaient l’ennemi, et non le système islamique. L’action du peuple poussa la situation au point où l’ennemi — ceux qui se trouvent au-delà de nos frontières — en vint à dire à ses propres agents : « Bande d’incapables ! Qu’aurions-nous pu faire de plus pour vous que ce que nous avons déjà fait ? Nous avons préparé le terrain pour vous, nous avons largué des bombes, nous avons assassiné et tué un certain nombre de personnes. Pourquoi ne faites-vous donc rien ?! »

Leurs agents à l’intérieur de l’Iran, à Téhéran — ils en ont sans aucun doute — répondirent : « Nous voulions agir, mais le peuple ne nous a prêté aucune attention. Il nous a tourné le dos. Les responsables et ceux qui assurent l’ordre dans le pays se sont également dressés contre nous et nous ont empêchés d’agir. Nous n’avons donc rien pu faire. »

Ainsi, le complot de l’ennemi fut déjoué. Ce que je viens de relater, en partie ou dans son ensemble, a déjà été dit auparavant, par moi-même et par d’autres. Ce que je veux souligner, c’est que ce facteur demeure : l’unité de la nation iranienne demeure.

Certains — dont les origines se trouvent à l’étranger, selon les informations que nous avons reçues — s’efforcent de donner l’impression que l’unité apparue durant et après la guerre des 12 jours n’était que temporaire. [Ils estiment] que cette unité s’affaiblira progressivement, que des divergences surgiront, que les désaccords prendront le dessus et qu’avec le temps cette unité disparaîtra. [Ils présument] que le peuple iranien se divisera, ce qui permettrait [aux ennemis] d’exploiter les clivages ethniques et les différends politiques pour dresser les Iraniens les uns contre les autres, et inciter à des émeutes et à la rébellion. Voilà ce qu’ils promeuvent.

Je tiens à dire que leurs affirmations sont absolument fausses. Oui, il existe des divergences d’opinion sur des questions politiques, et notre pays compte de nombreux groupes ethniques, qui sont tous iraniens et fiers de leur identité iranienne. C’est un fait. Mais face à l’ennemi, cet ensemble forme un poing unique, puissant et d’acier, qui s’abattra sur la tête de l’ennemi. C’est ainsi aujourd’hui, cela a été ainsi par le passé et, par la grâce de Dieu, cela le sera encore à l’avenir.

L’Iran d’aujourd’hui et l’Iran de demain, si Dieu le veut, sont le même que celui des 13 et 14 juin, lorsque le peuple envahit les rues en scandant des slogans contre les sionistes ignobles et les criminels américains. C’est là le premier point que je voulais souligner. L’essentiel à retenir est que cette unité et cette solidarité nationales existent toujours et continueront d’exister. Bien sûr, nous avons tous la responsabilité de les préserver.

  • La question de l'enrichissement de l'uranium, un prétexte pour neutraliser le développement scientifique et technologique de l'Iran

Le deuxième point [que je souhaite aborder] concerne la question de l’enrichissement. Dans les déclarations et discussions entre le ministère des Affaires étrangères et ses homologues politiques, le mot « enrichissement » revient fréquemment. Ils disent une chose à propos de l’enrichissement, nous en disons une autre. À l’intérieur du pays également, ce terme est omniprésent dans divers débats. Je voudrais donc apporter une brève explication sur l’enrichissement.

Qu’est-ce que l’enrichissement ? Pourquoi est-il si important ? Tous ces débats portent sur l’enrichissement — l’enrichissement de l’uranium. Ce que je veux dire, c’est que le mot « enrichissement » n’est qu’un mot, mais qu’il recèle une signification immense, qui pourrait à elle seule remplir un livre. J’y ferai donc seulement allusion maintenant. Il serait bon et utile que des experts de ce domaine s’adressent au public à ce sujet. Permettez-moi d’en donner une brève explication.

L’enrichissement de l’uranium signifie que des scientifiques et experts spécialisés prennent l’uranium brut, extrait des mines iraniennes, et le transforment en une substance de très grande valeur, qui a un impact sur de nombreux aspects de la vie des gens. Ils y parviennent grâce à une série de procédés techniques avancés et complexes. Voilà ce qu’est l’enrichissement. En d’autres termes, une substance issue d’une mine est transformée — par des technologies complexes, un immense effort, une expertise de pointe et un haut niveau de compétence — en ce que l’on appelle de l’uranium enrichi. Celui-ci peut être enrichi à différents degrés.

L’uranium enrichi possède diverses applications qui profitent à la population dans de nombreux domaines. Il est utile dans l’agriculture, où il joue un rôle essentiel ; dans l’industrie et les matériaux ; dans la nutrition, qui est liée à l’agriculture ; ainsi que dans les questions environnementales et la gestion des ressources naturelles. De plus, il est précieux pour la recherche, l’éducation et les activités scientifiques. Bien entendu, son rôle dans la production d’électricité est on ne peut plus évident.

Aujourd’hui, dans de nombreux pays développés à travers le monde, les centrales électriques fonctionnent à l’uranium. En revanche, la plupart de nos centrales fonctionnent à l’essence et au gaz naturel. Cela entraîne non seulement des coûts élevés, mais aussi une pollution de l’air et de l’environnement. Or, l’électricité produite à partir d’uranium enrichi et de centrales nucléaires ne génère aucune pollution, coûte beaucoup moins cher, offre une durée de vie bien plus longue et présente de nombreux autres avantages que, comme je l’ai mentionné, les experts du domaine devraient expliquer plus en détail au public.

Si nous devions énumérer toutes les utilisations de l’uranium enrichi, la liste serait longue. Autrefois, nous ne disposions pas de cette technologie essentielle. Nous n’étions pas en mesure de procéder à l’enrichissement et nos ennemis refusaient de nous la fournir. Personne d’autre non plus n’était disposé à nous la donner. Il y a plus de trente ans, quelques dirigeants déterminés et quelques scientifiques responsables et éminents — c’est réellement ce qu’ils étaient — ont entrepris de travailler sur l’enrichissement de l’uranium et ont mené ce projet jusqu’au point où il se trouve aujourd’hui.

Nous avons désormais atteint un niveau avancé en matière d’enrichissement de l’uranium. Bien sûr, les pays qui cherchent à fabriquer des armes nucléaires portent l’enrichissement jusqu’à 90 % de pureté. Comme nous n’avons nul besoin de telles armes et n’avons pas l’intention de les produire, nous n’avons pas porté l’enrichissement à ce niveau. Nous l’avons élevé à 60 %, ce qui est un taux très élevé et remarquable. Et ce niveau est nécessaire pour certains travaux qui doivent être réalisés dans notre pays.

Nous avons réussi à développer l’enrichissement jusqu’à ce stade et faisons désormais partie des dix pays au monde qui disposent de cette capacité. Je peux vous dire que sur plus de deux cents pays dans le monde, seuls dix possèdent cette compétence, et la République islamique d’Iran est l’un d’entre eux. Les neuf autres ont également l’arme nucléaire, bien entendu. Nous sommes les seuls à ne pas posséder de bombe atomique et à ne pas vouloir en avoir. Nous n’avons aucune intention d’utiliser des armes nucléaires, mais nous disposons de l’enrichissement.

Nous sommes considérés comme l’un des dix pays de pointe dans cette industrie. Les scientifiques que j’ai mentionnés ont jeté les bases de ce travail et accompli des progrès considérables. Mais leur contribution la plus importante fut de former de nombreuses personnes dans ce domaine. Aujourd’hui, selon un rapport solide et fiable qui nous a été transmis par les responsables de ce secteur, il existe des dizaines de scientifiques et de professeurs éminents, des centaines d’étudiants et des milliers de personnes formées aux sciences nucléaires qui travaillent dans différents domaines liés au nucléaire.

Puis, ils [les États-Unis] sont venus bombarder les installations [d’enrichissement iraniennes] ici ou là. Mais le fait est que nous parlons de science, et la science ne peut être détruite. La science ne peut être éradiquée par des bombes, des menaces ou d’autres moyens similaires. Elle existe. Comme je l’ai dit et je le répète, nous avons des dizaines de scientifiques et de professeurs éminents et compétents, des centaines d’étudiants et des milliers de personnes formées qui travaillent sur diverses applications nucléaires. Par exemple, je n’ai pas mentionné les traitements médicaux lorsque j’ai énuméré les applications nucléaires, mais il s’agit de l’un des domaines les plus importants où l’enrichissement est utilisé.

Un grand nombre de personnes travaillent dans divers domaines liés aux traitements médicaux. Il en va de même pour l’agriculture, pour l’industrie, ainsi que pour de nombreux autres secteurs où l’on œuvre et où l’on déploie des efforts. Bien sûr, au cours des dernières décennies durant lesquelles nous avons poursuivi ce travail dans notre pays, les pressions exercées sur nous — sur l’Iran, sur les responsables de notre pays et sur nos institutions — ont été immenses. Ils voulaient que l’Iran abandonne ce projet sous la contrainte, mais nous n’avons pas cédé et nous ne céderons pas.

Nous n’avons pas cédé et nous ne céderons pas aux pressions, ni sur cette question ni sur aucune autre. Et maintenant, cet homme, du côté américain, campe sur ses positions et insiste : l’Iran ne doit avoir aucun enrichissement. Auparavant, d’autres, les administrations précédentes, disaient que nous ne devrions pas disposer d’un enrichissement avancé, ou que nous ne devrions pas conserver les produits de l’enrichissement dans le pays. Voilà ce qu’ils affirmaient, et nous ne l’acceptions pas. Mais celui-ci dit aujourd’hui : « Aucun enrichissement ; absolument aucun enrichissement. » Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que cette grande réalisation — pour laquelle notre pays a travaillé avec acharnement, dépensé d’énormes ressources et enduré tant de difficultés — devrait être réduite à néant et détruite ! Voilà ce que veut dire « aucun enrichissement ». Il est évident qu’une nation animée par un profond sens de l’honneur, comme la nation iranienne, giflera quiconque ose suggérer une telle chose et refusera de l’accepter. Voilà ce que je voulais dire au sujet de l’enrichissement.

  • Les négociations avec les Etats-Unis mènent à une impasse totale, car Washington exige la soumission de l'Iran aux diktats impérialistes et sionistes

Quant au sujet suivant, qui constitue le troisième thème, la question des négociations avec les États-Unis revient fréquemment dans les déclarations de personnalités politiques. Les avis divergent à ce propos. Comme je l’ai déjà dit, certains estiment que ces négociations sont utiles et nécessaires, d’autres pensent qu’elles sont nuisibles, et d’autres encore adoptent des positions plus nuancées. Les opinions varient. Ce que je souhaite, c’est transmettre à notre chère nation ce que j’ai compris, observé, ressenti et expérimenté au fil de toutes ces années. J’invite également nos responsables politiques et les acteurs du champ politique à réfléchir à ces propos, à les méditer et à fonder leurs jugements sur des connaissances solides et des informations fiables.

Mon argument est le suivant : dans les circonstances actuelles — peut-être que dans vingt ou trente ans la situation sera différente, mais ce n’est pas notre sujet pour l’instant —, dans la situation présente, premièrement, négocier avec le gouvernement américain ne sert en rien nos intérêts nationaux. Cela ne nous apportera aucun avantage et ne nous protégera d’aucun préjudice. C’est le premier point. En d’autres termes, c’est une entreprise vaine. Elle n’apporte aucun bénéfice au pays et ne nous préserve d’aucun tort. Elle est totalement inefficace de ce point de vue. Voilà le premier point.

Deuxièmement, et c’est plus grave, de telles discussions peuvent au contraire causer des dommages. Autrement dit, non seulement elles ne présentent aucun avantage, mais négocier avec les États-Unis, dans les conditions actuelles, infligerait de grands préjudices au pays. Certains pourraient même être qualifiés d’irréparables.

L’ampleur de ces dommages, je vais à présent l’expliquer. La raison pour laquelle nous disons que les négociations ne sont pas dans notre intérêt et n’offrent aucun avantage, c’est que la partie américaine a d’ores et déjà fixé le résultat à l’avance. Elle a déclaré qu’elle n’accepterait de négociations qu’à condition que l’issue en soit la cessation des activités nucléaires et de l’enrichissement en Iran. Autrement dit, nous nous assiérons à la table des négociations avec les États-Unis pour que le résultat soit exactement ce qu’ils ont décrété à l’avance. Ce ne sont pas des négociations, c’est un diktat. C’est une imposition. Négocier avec une partie alors que l’issue doit nécessairement être exactement ce qu’elle exige — est-ce là une négociation ?

C’est ainsi que l’autre partie s’exprime aujourd’hui. Elle dit : « Négocions. » Mais ce qu’elle attend des négociations, c’est que l’Iran renonce à l’enrichissement de l’uranium. Voilà ce qu’ils disent sur l’enrichissement. Et il y a quelques jours, le vice-président a affirmé que l’Iran ne devait pas non plus posséder de missiles — ni à longue portée, ni à moyenne portée, ni même à courte portée. Selon lui, nous [les Iraniens] ne devrions en avoir aucun. Cela signifie qu’ils veulent que l’Iran soit dans une telle impuissance que, même attaqué, il soit incapable de riposter ou de frapper une base américaine en Irak ou ailleurs. Voilà le sens de cette exigence. Faut-il entrer en négociation pour parvenir à un tel résultat ? Cela n’aurait évidemment aucun intérêt. Ce serait une négociation sans bénéfice pour nous, dont l’issue ne pourrait qu’être dommageable. C’est de la coercition. Cela revient à accepter l’imposition et la contrainte américaines. Ce ne sont pas des négociations.

Face à l’Iran islamique, de telles attentes et déclarations ne peuvent découler que d’une méconnaissance de la nation iranienne et de la République islamique. La raison en est qu’ils ne connaissent pas la philosophie, les fondements et les principes directeurs de l’Iran islamique. Ils parlent ainsi parce qu’ils ignorent ces réalités. Comme nous, les habitants de Mashhad, le disons : « Ces propos sont plus grands que la bouche qui les prononce. » Ils ne méritent donc aucune attention — ces propos sur de prétendues négociations menant à un tel résultat. De telles négociations ne nous apporteraient aucun bénéfice.

Quant aux préjudices, je l’ai dit, ils existent, et c’est le point le plus important. L’autre partie a menacé que, si nous ne négociions pas, telle ou telle chose se produirait. Elle dit : « Nous vous bombarderons » ou « Nous ferons ceci ou cela. » Les menaces de ce genre sont nombreuses, certaines voilées, d’autres explicites. [Ils disent :] « Soit vous négociez, soit, si vous ne le faites pas, ceci et cela se produira. » C’est une menace.

Eh bien, accepter de telles négociations signifierait que la République islamique d’Iran est sensible aux menaces. Si nous acceptons de négocier sous de telles pressions, cela reviendrait à montrer qu’au premier signe de menace, nous sommes aussitôt effrayés, tremblants, et prêts à nous rendre à l’adversaire. Voilà ce que cela signifierait.

Si l’on se montre sensible aux menaces, cela n’aura jamais de fin. Aujourd’hui, ils disent : « Si vous poursuivez l’enrichissement, nous ferons ceci ou cela. » Demain, ils diront : « Si vous possédez des missiles, nous ferons ceci ou cela. » Ensuite, ils ajouteront : « Si vous n’avez pas de relations avec tel pays, nous ferons ceci ou cela », ou encore : « Si vous entretenez des relations avec tel pays, nous ferons ceci ou cela. » Des menaces incessantes. Nous serions contraints de céder sans cesse face aux pressions de l’ennemi. Or, aucune nation honorable n’accepterait de négociations assorties de menaces, et aucun politicien avisé n’y souscrirait jamais. Voilà donc la situation.

Bien sûr, l’autre partie pourra dire : « En échange, je vous accorderai telle ou telle concession. » C’est un mensonge. Ce qu’ils qualifient de concession — ce qu’ils prétendent nous offrir — est une tromperie.

Il y a dix ans, nous avons signé un accord avec les États-Unis, connu sous le nom de JCPOA (accord sur le nucléaire iranien). Dans cet accord, il fut décidé que nous prendrions certaines mesures concernant notre programme nucléaire : fermer une installation de production spécifique, expédier à l’étranger ou bien convertir et diluer — comme ils disent — le matériau enrichi à 3,5 % que nous produisions alors. « Diluer » signifiait en réalité le détruire, c’est-à-dire annuler son enrichissement. Et d’autres dispositions similaires avaient été convenues.

En contrepartie, ils devaient lever les sanctions. Et au terme de dix ans, le dossier de l’Iran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique devait retrouver un statut normal. À l’époque, lorsque les responsables du pays sont venus me voir et m’ont parlé d’une durée de dix ans, je leur ai répondu : « Dix ans, c’est une éternité ! Pourquoi acceptez-vous une telle période ? » Ils ont avancé divers arguments, et il avait été décidé de ne pas accepter cette durée. Mais finalement, elle fut bel et bien acceptée. Quoi qu’il en soit, ces dix années sont aujourd’hui écoulées. Ces dix années qui, en principe, devaient normaliser le dossier de l’Iran à l’AIEA sont désormais derrière nous.

Aujourd’hui, vous pouvez constater par vous-mêmes que non seulement le dossier n’a pas retrouvé un statut normal, mais que les problèmes nucléaires de notre pays au Conseil de sécurité de l’ONU, à l’ONU elle-même et à l’AIEA se sont multipliés, aggravés à plusieurs reprises. Voilà comment agit l’autre partie. Voilà la nature de ses promesses. Nous avons accompli tout ce que nous devions, mais ils n’ont pas levé les sanctions. Ils n’ont respecté aucune de leurs promesses. Et ensuite, comme on le dit couramment, [Donald Trump] a « déchiré » l’accord — ou le protocole, ou le mémorandum d’accord — qui avait été conclu, s’en est complètement retiré et l’a rejeté.

Or, si vous négociez avec l’autre partie et acceptez ses exigences, cela signifie la soumission, l’affaiblissement du pays et la destruction de l’honneur national. Tel est le résultat lorsque l’on traite avec une partie qui vous menace. Si vous refusez, la situation restera comme aujourd’hui : le même conflit, les mêmes différends. Ce ne sont donc pas de véritables négociations. Nous ne devons pas oublier nos expériences passées. Nous ne devons pas oublier cette expérience des dix dernières années. La partie dont il est question ici, ce sont les États-Unis. Pour l’instant, je ne souhaite pas évoquer l’Europe.

Voir Nucléaire iranien : Paris, Londres et Berlin doivent rompre avec la vassalité 

La partie que nous affrontons ne tient jamais ses promesses. Elle ment sur tout et cherche à tromper. Elle profère constamment des menaces militaires. Quand elle le peut, elle assassine des personnalités — comme elle a assassiné notre général martyr, Soleimani. Quand elle le peut, elle bombarde aussi des installations nucléaires. Voilà sa nature. Nous ne pouvons pas négocier avec une telle partie. Nous ne pouvons pas nous asseoir avec elle en toute confiance, discuter, écouter et conclure des accords.

À mon avis, les négociations avec les États-Unis sur la question nucléaire — et peut-être sur d’autres dossiers également — sont dans une impasse totale. En d’autres termes, il n’existe aucune voie juste à suivre dans ce domaine. C’est une impasse absolue. C’est à eux d’y réfléchir, de méditer et de trouver une issue.

Bien sûr, de telles négociations peuvent être utiles au président américain en exercice. Il pourra parader et dire : « J’ai menacé l’Iran et je l’ai forcé à s’asseoir à la table des négociations. » Il s’en vantera sur la scène internationale. Mais pour nous, cela ne serait que nuisible. Cela ne nous apporterait aucun bénéfice.

Ce que je veux dire en conclusion, c’est que la clé du progrès de notre pays réside dans la force. Nous devons devenir forts. Nous devons être forts militairement, forts scientifiquement, et forts dans notre gouvernance, dans nos structures et dans nos organisations. Nos personnalités intelligentes et nos experts sincères doivent se réunir pour identifier les voies de renforcement du pays, puis les suivre. Si cela est réalisé, alors l’autre partie n’osera même plus proférer de menaces. Lorsqu’elle verra que son adversaire est fort, elle ne menacera même pas. Voilà, à mon avis, la seule solution.

Nous devons implorer l’aide de Dieu Tout-Puissant, placer notre confiance en Lui et nous tourner vers les imams purs pour obtenir leur intercession et leur assistance. Nous devons également mobiliser la détermination de la nation et faire avancer l’action, si Dieu le veut. Et avec Son aide, cela sera accompli.

Que les salutations, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.

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